mardi 19 avril 2011

Abécédaire de la malbouffe

A comme abattoirs

Un rapport saignant de la Cour des comptes de 2010 remis au ministère de l'agriculture indique les joyeusetés suivantes : 35% des abattoirs de volailles sont"non-conformes" et que 14% de la viande qui en sort est dans un état préoccupant. La Direction Générale de l'Alimentation est incapable de préciser le nombre d'établissements sanctionnés d'une façon ou d'une autre. pourtant, en 2006, une inspection de l'UE dans 20 abattoirs a montré que 80% des carcasses de veau et 50% des vaches étaient contaminées par des "matières fécales" (sic).

A comme aspartame

Le roi du light augmente de 27% à 75 % les fausses couches chez les rats du laboratoire Ramazini à Bologne (de 1 à 4 canettes). Le même rongeur développe des cancers du foie et du poumon si sa gamelle est saupoudrée d'aspartame. On s'interroge sur les cancers, leucémies et l'épilepsie chez l'homme, mais c'est pas grave car 6000 produits à l'aspartame sont en vente libre. Bilan : 1.000.000.000 € de C.A./an. Un doute entretenu par les labos financés par les producteurs d'aspartame, dont 99 % des études montrent qu'il n'y a pas de risque. (Nutrasweet & Ajinomoto) Par contre, 92 % des laboratoires indépendants prouvent le contraire. Mieux ; le syndicat des édulcorants (Synpa) fait pression sur l'Ordre des médecins pour faire taire les détracteurs. Comme c'est bizarre.

B comme blé, dans les 2 sens du terme

11.000.000.000€ d'aides européennes ont été accordées à 390.000 agriculteurs, dont 60% sont céréaliers, qui profitent aussi de la hausse du blé (60% aussi). Pourtant, l'U-E a découplé la surface du produit : 1Ha rapporte la même subvention, quelle qu'en soit la mise en culture. Mais en France, les riches céréaliers ont obtenu que leur montant soit maintenu. C'est beau et blond comme les blés, non ?

B comme Bisphénol A

C'est un méchant ; assassin des spermatozoïdes, destructeur du système hormonal, et pourquoi pas cancérigène (aussi) ? Interdit dans les biberons après des années d'usage, le BPA vous touche toujours, et de près : barquettes de plats cuisinés, boîtes de conserve (en particulier les poissons gras) et bonbonnes des fontaines à eau et canettes représentent 98,5 % des produits alimentaires parfumés au BPA (biberons seulement 1,5%, c'est pour ça qu'on a pu l'interdire). Il faut y ajouter les tickets de caisse, car le BPA passe aussi bien par la peau que par la bouffe. Si vous êtes caissière, votre taux de BPA est supérieur à la moyenne. Alors, heureuse ?

B comme biocarburant

196.000.000 € ont été alloués aux producteurs d'agrocarburants. Comme par hasard, le président de la FNSEA cultive 450 Ha en Beauce est aussi patron de Sofiprotéol, qui défend ces carburants avec ses 5,5.000.000 € de chiffre d'affaires, sa marque Lesieur et ses 2,7.000.000 de tonnes de biodiesel/an. C'est beau d'être au service d'une cause.

C comme colorants

E 128, ou "rouge 2 G" est l'un des 350 additifs noyés dans vos aliments (arômes, stabilisants, conservateurs, émulsifiants et autres acidulants et colorants). Il doit théoriquement disparaître des assiettes, car les rats qui en ont avalé ont eu la mauvaise idée de développer des cancers du côlon. C'est pourtant le colorant préféré des enfants qui aiment les saucisses et les oeufs légèrement orangés. Du coup, on s'est aperçu que les 45 colorants autorisés dans les années 70 n'ont pas été testés. Certains servent à rendre malades les rats dans les facs de sciences. De quoi voir rouge...

C comme cochon qui s'en dédit

le J.O. du 17/01/2011 permet désormais d'élever des cochons à moins de 100m des habitations pour faire plaisir au député UMP d'Armor, qui voulait déjà pouvoir en construire sans autorisation jusqu'à 2000 bêtes. Mieux, on peut maintenant dépasser le quota des 2000 porcs, 750 truies & 40.000 volailles de 5%. Vous reprendrez des algues vertes au dessert, monsieur le député ?

le cochon français est aussi castré, sa viande sent moins l'urine (25% des gens y son sensibles paraît-il) et coûte moins cher : pas besoin de le séparer des femelles et on peut les entasser davantage (0,8/ m.2), il fait plus de gras mais atteint moins vite ses 115kg (moins de muscle, forcément). Il est question de ne plus les castrer, ou de le faire sous anesthésie, ou d'acheter un castrant chimique à Pfizer, qui empêche les couilles de pousser. Les boules...

Si vous aimez la charcuterie corse, apprenez que 90 % du lonzu, du prisuttu et du figatellu (avé l'accent) sont faits avec du porc breton ou chinois, et certainement pas nourri à la châtaigne. Bon appetittu...

E comme Effet cliquet

Quand le prix de la nourriture pour animaux grimpe, le prix grimpe aussi. Mais quand il baisse ? Les industriels et les distributeurs conservent le même prix et dopent leurs marges, soit + 96% de bénéfices en 10 ans, soit 7,7.000.000.000 € à votre charge. Par exemple, le poulet a pris 37% à 12€ le Kg dans les rayons, dont 17% uniquement pour votre hypermaché. A vot' bon coeur.

E comme emballages du Mc Do

34.000 tonnes de cartons gras non recyclable, soit en moyenne 60g si vous profitez de la bonne ambiance détendue sur place, ou 100g si vous polluez encore plus en passant par le Mc Drive. En plus de savourer des plats trop gras, trop salés et trop sucrés, vous contribuez activement aux 70 tonnes de carbone de votre Mc Do, tout en venant bien sûr en bagnole. Sans rancune.

F comme fromages

Le Calendos au lait cru doit disparaître. Non parce qu'il est dangereux, mais parce que s'il est chauffé à 72 °C lors de la pasteurisation, il reste plus longtemps sur l'étal du supermarché. Du coup, il perd ses ferments naturels, et il faut ajouter des produits industriels, bien meilleurs pour la santé, bien sûr...

G comme Grenelle

Il était question de doubler les surfaces bio pour arriver à 6% de la S.A.U. pour 2012 (9% en Italie), mais nous ne sommes qu'à 2,6% et le Sénat vient de diviser par 2 l'aide à la conversion. 21.500 producteurs seulement se partagent royalement 17.000.000 € de subventions (moins d'1/10e des aides aux agrocarburants).

Les pays de l'U-E (les Etats et non l'U-E ) ont distribué 321 dérogations en 2010 pour asperger
les 4000 pesticides dans les champs (eh, oui, rien que ça). Soit une augmentation de 500 % en 4 ans. La France a la palme, encore une fois, avec 63.000 tonnes et 74 dérogations.

Quel foutage de gueule, quand même.

M comme mélange

Les mélangeurs fournissent la majeure partie des 2.000.000 de tonnes de graisses mangées par les animaux d'élevage, au risque de mélanger des graisses animales et de la dioxine au reste. Un collecteur allemand a récemment vendu 3000 T de graisses à la dioxine à 25 fabricants d'aliments qui ont tout vendu à 4760 élevages industriels, qu'on retrouve notamment dans les 136.000 oeufs qui ont servi dans l'élaboration de pâtisseries et de plats préparés industriels. Le tout est resté en vente, car il paraît que la dioxine, c'est bon pour nous. On a même le droit de faire des graisses mélangées avec du biodiesel. Cuisinez vous-mêmes !

R comme Resto

Comme la France s'enorgueillit de son patrimoine culinaire classé à l'UNESCO, je rappelle que sur les 80.000 restaurants (chers et qui empochent la réduction de TVA à votre place), seuls 1.800 préparent tous leurs plats en cuisine. 80% des plats étant sous vide et achetés à des grossistes (genre Métro). Cuisinez vous-mêmes (re-) !

S comme substance

Un enfant de 10 ans avale en moyenne 47 cancérigènes et 37 perturbateurs d'hormones par jour, tout en mangeant 5 fruits et légumes et sans trop de gras, de sucre ni de sel.

- petit dej' des champions : 28 polluants.
Le lait en brique standard 7 types de PCB - Pyralène, interdit depuis 1987 en principe ; le jus de raisin apporte ses 3 fongicides ; le pain de mie 2 insecticides ; le beurre 9 PCB et 6 dioxines ; la pomme brésilienne 3 fongicides, 2 insecticides et 1 acaricide.

- midi : 33 autres.
Le steack haché contient 10 cancérigènes ou perturbateurs endocriniens ; etc.

- goûter : 5 fongicides, dont 1 interdit en Europe.

- dîner : la palme des 54 substances.
le saumon affiche ses 12 PCB, 11 produits au brome, 7 dioxines, 2 pesticides au chlore, 1 insecticide et de l'arsenic.

T comme thon, mais pas bon.

50.000 tonnes en sont pêchées chaque année en Atlantique et en Méditerranée. Il ne reste que 20% du nombre de thons rouges d'il y a 20 ans. Il faudrait diviser par 3 les prises, et ne les prendre qu'à plus de 60 kg (contre 10). La pêche illégale en prendrait 20.000 T/ an et nos pêcheurs nationaux remplissent leurs cales à 60 % avec des poissons de moins de 30kg, avec l'accord de leur ministère, bien entendu.