dimanche 24 mai 2009

Vive l'UMP !

UMP fais moi MAL !

Non, je ne parlerai pas de sa vie de couple dont on se fout. Sar-kopinages et non Sarko-pinages. quoique. Sa vie de couple intéresse plus les médias que le reste. Là-dessus, il a gagné. Finie la politique. Détruite. Ruptures ! Celle de Nic' et son ex, de Nic' et des français, surtout :

Il faut dépénaliser le droit des affaires ! Dixit Sarko. C'est fun, c'est moderne. 250.000.000.000 $ ont échappé à l'impôt. Il n'en faudrait que 173 pour sauver le monde de la pauvreté. Sarko parle, parle, parle, parle, parle, parle? Hein, oui, c'est chiant ! Sarko, c'est le capitalo qui fait voter pour lui les prolos. J'aime sa Rolex, j'aime ses ministres en Dior, j'aime quand il fait peuple avec son "kastwapovkon". Comme quoi, les pauvres aiment avoir mal. 25 % aux Européennes !! Comment est-ce possible ?

Cette citation restera d'ans l'histoire comme la marque d'un grand homme : " casse toi pov' con ". Le même déclarait dans un journal dégoulinant (Figaro) :

«Ça ne me plaît pas d'être insulté. Je n'ai volé personne. » par contre, lui, il peut insulter et en plus porter plainte. Volé personne ? il le dit.

Depuis 2002, l'UMP reste au pouvoir sans alternance. coût : 90.000.000.000 € de pertes sur les impôts. Que vous devez donc payer à la place des dispensés, car les caisses ont été vidées. c'est pas du vol car c'est légal.

SARKOPINAGES

Un divorce expédié + un mariage rapide = distribution de légions d'honneur à ceux qui lui ont rendu ces petits services. C'est le moins grave. Bolloré ? Légion d'honneur. Génial. Ca vaut bien Poutine et Johnny.

Bernard Laporte et ses campings, son rosé, ses casinos : merci au soutien de Sarko et sa lutte contre la concurrence défavorable à son pote. Rien à côté de la suite.

JC Laplanche : retraité de la fonction publique doit sa villa de 300m2 à ses potes de conseil Général des Hauts de Seine (UMP, Sarko). Une villa à 50% du prix après avoir logé gratuitement (le contribuable de droite ne se plaint pas). Le même Laplanche gérait la ZAC de l'île de la jatte (nommé par Pasqua) où se trouvait le duplex de Sarko à 1/4 du prix (233m2 à 300.000 € selon le Canard). Souvenez-vous : l'appart avec un escalier à 11.000 €. Faut l'faire, un escalier à ce prix là ! Combien de temps mettriez vous à le payer ?

Le juge Courroye bouffe avec le directeur police judiciaire, le patron d'un casino en cours d'affaire, un avocat concerné par l'affaire en cours ; il classe un dossier de fraude, abus, corruption, emplois fictifs (SEM 92). Résultat ? Décoré par Sarko. Le même Courroye a classé l'affaire du duplex de Sarko à Neuilly est aujourd'hui proc' à Nanterre. Merci qui ? Merci Nic'.

Le Groupe Bolloré, Les Balkany sont visés par les juges d'instruction. On va les supprimer. Parmi ses autres potes au conseil Général des Hauts de Seine : Pasqua & Santini sont poursuivis pour faux & usage de faux. Résultat : Santini ministre de la fonction publique. Yeah...
Bolloré, c'est le pote à Sarko qui lui prête avion et yacht en vacances. Bouyghes c'est le parrain de Louis Sarkozy, l'entrepreneur, TF1 et TPS. Lagardère c'est son "frère" et Canalsat.

Tapie fils et ses impayés : 88.853 € dus. Le soutien de Claude Guéant qui bossait avec A. de Romanet lui a permis de continuer à se loger dans un HLM pour riches sans payer ce qu'il devait. essayez pour voir. Tapie père roule pour Sarko. Tapie récupère quelques centaines de millions, payés par le contribuable, dans des conditions obscures et téléguidée par Sarko.

Pécresse. Valérie, la maldonne pécheresse. Son papa pantoufle chez Bolloré. Elle est aussi la petite-fille du toubib de Laurence, fille présidentielle. En famille, on se comprend quand il s'agit de l'université. Elevée au gain, à HEC et ENA, elle sait ce que s'est la recherche, elle ! La recherche du bon emploi surtout.

Fillon. le non-homme de l'année. Chaque année.

Carolis, Patrick "de". pédégé trembleur qui a pris la décision d'obéir à sarko avant même la décision du parlement. C'est donc Sarkozy de Naguy Bosca qui choisira les pédégés de la télé publique. Avec Lagardère (Canalsat), Bouyghes (TF1, TPS), Bolloré (direct 8), Dassault et Mougeotte (Figaro), Sarko est aussi patron de France télévision & Radio France. Il doit convaincre un monde incrédule que les journalistes sont méchants. Alors il faut les faire taire : Libé est menacée, Joffrin muselé en conférence de presse (micro coupé). Censure ? Non, Sarko est victime des médias de ses potes.

La preuve : ils ont mis du temps à virer les fortes têtes. heureusement qu'ils ont effacé le bourrelet présidentiel sur les photos de vacances. Ouf !

Si ça se passait ailleurs, tout le monde hurlerait. Ici, c'est normal. C'est le "pluralisme". Le Français aime sa télé présidentielle. Une fenêtre objective et désintéressée. Une ouverture sur le monde. Comme en URSS, mais de droite.




mardi 5 mai 2009

La nature : ça existe ?


Facile : tout le monde le sait...


Dans la série des fausses évidences ; rien n'est plus simple que d'opposer l'homme à l'animal, la culture à la nature, la société et l'environnement. On se justifiera en disant que c'est évident. A la limite, on dira que la beauté du monde prouve l'existence d'un Créateur
. Pour les moins farfelus, on citera Lévi-Strauss : là où les faits sont universels, c'est la nature ; là où il faut des règles, c'est la culture et elle varie selon les sociétés (cf : Les Formes élémentaires de la parenté).

Tout se passe comme si la nature humaine échappait à la nature tout court. Les plus érudits s'inspireront de l'étymologie latine : natura qui échappe à l'homme et cultura qui est orientée par l'homme (Cicéron, Georgiques). En grec, les termes phusis (le processus "naturel") et nomos (la loi humaine) s'opposent pareillement.

En gros, la nature, c'est ce qui est au-dehors, c'est l'épouvantail de la sauvagerie, c'est l'instinct animal, c'est bête comme chou.


Contradictions !


Tout d'abord, la " nature " sert souvent à parler de la société, à tort. Le climat déterminerait ainsi la civilisation ; la personnalité se lirait dans les astres, ; les abeilles seraient une société parfaite ; le visage ou le crâne déterminerait le caractère (ok, avec Fillon et Dati, ça marche), etc.
D'autre part, nous reconnaissons une culture à beaucoup d'animaux, même si c'est dans un sens assez faible. Il leur suffit d'avoir des techniques indépendantes du milieu et de l'instinct, et qui soient variables.

En fait, Bruno Latour propose une tension entre : la conquête (explication de la nature par des critères humains) et l'arrachement (extraire l'homme de la nature). Il montre notamment qu'il nous est impossible de comprendre la " nature " sans faire appel à des critères culturels. Certains iront même jusqu'à dire que la nature n'existe pas. Même pour sauver l'environnement, il faut le protéger et le tutorer : que peut-il rester d'authentique ? Selon Latour, c'est LE grand échec de l'écologie politique.

Soyons plus modestes. La "nature" n'est pas une chose en soi, mais une notion instable : il restera toujours le sens de l'incontrôlable. l'incontrôlable, c'est les abeilles qui vivent mieux en ville, le devenir des gaz d'échappement, l'herbe qui repoussera toujours entre les pavés... mais est-ce encore de la nature, ou de l'hybride ?

Une fiction ethnographique

Nos bons sauvages peuvent nous montrer la voie : Indiens d'Amazonie, Afrique Noire, chasseurs de Sibérie, etc. Les Jivaros (Ashuar, Equateur) appellent leurs proies "beau-frère", Les Yakoutes (Sibérie) disent que même les ombres ont une âme, tous les chasseurs-cueilleurs répertoriés présentent les espèces chassées comme des tribus, et non comme la nature. on appelle les animaux et les esprits "nos gens". Quand on est malade, c'est qu'un esprit nous a vus comme une proie (le con !).

Pour nous, il est évident que la matière ne change pas d'un être à l'autre : 98% de gènes communs avec le chimpanzé, tous les corps sont faits des mêmes éléments (carbone, hydrogène, azote, oxygène, oligoéléments). Pour nous, c'est l'esprit ou l'âme qui fait la différence. Sauf que pour les Amérindiens, c'est l'évidence inverse : tout les êtres ont un esprit, un âme, une culture, mais il faut voir si les corps sont identiques. Là où les Conquistadores leur cherchent une âme (Valladolid), les Indiens regardent si le Conquistadore saigne et pourrit après sa mort.

Plus fun encore : les clans qui se reconnaissent par un "totem". Non seulement il n'y a pas de distingo humain / animal, mais encore, chaque groupe partage le physique, le comportement et la pensée de son totem. L'exemple classique vient des aborigènes Aranda d'Australie, mais on le trouve aussi en Afrique (Dorzé d'Ethiopie). On ne pense pas (individu)+(société)+(animal) comme des choses distinctes, mais semblables : (clan-totem)+(autres clans-totems). Le dernier élève de Lévi-Strauss, Ph. Descola a théorisé une anthropologie de la nature dans Par-delà nature et culture. (synthèse sur demande).

Oui, mais... les populations traditionnelles ont socialisé les non-humains. Socialiser signifie que les animaux font partie de la relation politique. Ce n’est pas transférable ici pour 2 raisons :

1/ nous pensons avec des « individus » et des « espèces », alors qu’elles mettent en parallèle des « tribus » théoriquement équivalentes ; nous avons sortis les animaux de leurs sociétés pour les réduire à un usage (bouffe, labour, cuir, tu m'attires, contes, compagnie, etc.).

2/ même en se concentrant, personne ne pourra penser en termes animistes (qui jouera aux échecs avec son hamster ?). Nous avons-nous aussi socialisé les animaux et les plantes en les domestiquant individuellement (à moins que vous éleviez un village de lemmings).

Que peut-on en faire, alors ? De l'écologie politique !

L’Apartheid humains /non-humains (animaux, plantes, etc) restera fondamental. Donc, l’écologie politique a tout intérêt à sortir de son image « nature » pour cesser d’être opposée à la « société » par les autres partis. Ceci ancre aussi l'écologie à gauche. Le capitalisme ne peut être accepté comme une prétendue « loi naturelle », pas plus qu’aucune loi qui se réclamerait comme telle. Elle ne peut légitimer en aucun cas les valeurs humaines comme si elles étaient des choses absolues (sexualité, instinct, nature humaine, hiérarchies sociales, essentialisme de genre, classe ou ethnie).

L’économie de l’environnement demande d’être anti-capitaliste, en ce que le capitalisme tend toujours au moins disant social et parallèlement, environnemental. Cette économie de l’environnement n’est pas incompatible avec l’économie au sens habituel, mais avec sa forme déprédatrice que constitue le capitalisme.

La question « nature » ne peut plus que déborder sur le social. Le seul moyen de préserver quoi que ce soit n’est pas de le soustraire à l’économie (tôt ou tard, l’idée d’exploitation fera son chemin et divisera le corps civique), mais au contraire d’en répartir l’usage entre générations et entre groupes sociaux. De ce fait, les intérêts environnementaux et humains convergent sans avoir besoin de tordre les idées dans tous les sens.

samedi 2 mai 2009

Réinventer la société sans anthropologues : je rêve !


L'Anthropologie sociale : pour quoi faire ?

La recherche française, comme l'opinion publique, méprise l'anthropologie. Après tout, que faire d'hurluberlus qui visitent des sociétés de " sauvages " ? Rappelons que cette discipline aujourd'hui méconnue s'appelle aussi l'ethnologie. Son ambition consiste à comparer les sociétés pour y chercher les règles fondamentales de l'humanité. Ambitieux. Utopique. Des grands noms français s'y sont cassé les dents : Lévi-Strauss, Eliade, Girard, Dumézil, Mauss, etc. Pourquoi ? Parce qu'ils ont raisonné en philosophes et cherché des systèmes parfaits. Chaque insuffisance de leur part les a donc mené à leur perte, sous la plume de leurs propres élèves.

Et pourtant, d'autres auteurs ont montré que toutes les sociétés répondaient à d'importants problèmes : parenté, identité, économie, domestication, environnement, lien social, culture, technique, etc. Quel rapport avec nous et notre " actu " ? Tout. Identité , religion, communautarisme, autonomie de la personne, lien social, sexualité, parentalité, environnement, etc. A chaque fois, les politiques remettent sur le tapis la même peau de banane : " c'est anthropologique ", " c'est comme ça partout ", " c'est un fait anthropologique ". Que n'a-t-on pas entendu lors des débats sur l'adoption par des couples homos, le travail féminin, l'éducation des enfants, les africains polygames ; rien que de l'outrancier.

Le décalage entre l'importance de l'anthropologie et l'ignorance de ceux qui font des lois m'effraie : Boutin, Carrère d'Encausse, Sarko himself, Morano, etc. Il n'y a pas qu'à droite que l'indigence frappe les esprits. A gauche, que ceux qui n'ont pas encore dit : " il faut réinventer autre chose " lèvent le doigt ! Réinventer... à partir de quoi ? Si ça, ce n'est pas utopique et dérisoire... Alors, avant de vouloir "reconstruire" et "réinventer", il faudrait peut-être se renseigner sur les produits existants (voir notre catalogue).

Mais l'anthropologie, c'est relativiste, direz-vous !

Pas comme on l'entend. On ne met pas toutes les cultures à égalité, ce qui empêcherait tout débat. Il s'agit de dire que toute société a ses priorités, et que ces priorités se comparent. Exemple : notre société brille par l'énergie qu'elle peut donner à chaque individu (nourriture, déplacement, production), alors que les chasseurs-cueilleurs amazoniens brillent par l'égalité de leurs membres (économie, genre, pouvoir).

Ce que les anthropologues apportent est simple : des façons de penser différentes parce que notre société cherche ses modèles. Pour le moment, les modèles les plus réacs l'emportent. Attention ; il serait idiot de croire que nous pourrions simplement copier (demain : tous en pagne, surtout ma voisine !). Il faut d'abord savoir quelles sont les contraintes qui pèsent sur les Jivaros pour comprendre pourquoi leur empreinte écologique est faible. Il faut savoir que les stratégies de mariage concernent les familles pour comprendre que le mariage n'a rien à voir avec le genre des mariés. Il faut comprendre que le don oblige pour penser le lien social et les écarts de salaire. Et ce qui n'est pas donné ni vendu devient facteur d'identité du groupe. Il faut s'intéresser aux lignages africains pour savoir qu'un homme et une femme ne suffisent pas à faire un enfant.

Quand tout est à vendre, rien n'a plus de valeur. Quand chacun veut prendre (subventions, allocations) sans donner (niches fiscales, fraudes) : il ne reste que l'identité pour faire la nation. Si l'enfant se réduit au couple mâle - femelle, il n'y a ni procréation assistée, ni adoption possible. L'anthropologie donne du sens, là où nous en cherchons.