mercredi 15 avril 2009

Amer ministère de l’immigration, de l’identité nationale et du co-développement



Rien ne me plaît dans ce sinistère ! D'abord son titre :



En quoi l’identité nationale serait-elle mise en danger par l’immigration ? Lier « identité nationale » et immigration est purement nationaliste. l’Etat fabrique une appartenance. Cette dérive créée l’illusion que tous les français sont égaux et se distinguent des étrangers. L’identité d’Etat fige une « identité» du français tout comme N. Sarkozy a figé celle de « l’homme africain » façon « y’a bon Banania, remonte dans ton arbre ». Faire du neuf avec du bon vieux temps, celui de l’anti-France et des mauvais français comme disait son conseiller spécial (aux idées très spéciales).


L'ancien ministre avait comparé l'identité nationale, celle des gays et des peuples opprimés. La comparaison est stupéfiante. Et les stupéfiants, c’est interdit. Quel est le rapport entre une minorité qui se rassemble autour d’une fête et un Etat qui tente d’imposer une appartenance nationale ? Quel rapport entre la liberté d’exister et imposer une idéologie unique pour tous ? Ne cherchez pas, il n’y en a pas. A moins qu’il faille choisir entre identité sexuelle et identité nationale.
Déjà vu. Inquiétant. Imaginez que tous les français fassent une « french pride » en même temps dans les rues de toutes les villes ? Il n’ y aurait pas assez d’immigrés pour nettoyer les trottoirs de leurs anciens colons. Non, vraiment, stupéfiant !

Avant d’être fiers de leur nation, les français pourraient rester fiers de leur culture, qui ne consiste pas à se satisfaire d’être français, mais à défendre des valeurs que l’UMP et le FN tentent de ruiner. Hortefeux se demandait pourquoi la fierté nationale serait plus acceptable chez les anciens colonisés que chez nous. Simplement parce que nous n’avons pas été colonisés et n’avons donc pas besoin de cela : la France n’était pas colonisée, mais colonisatrice. Forcément…



Ensuite, le " test liguistique "...


Un test linguistique parce que la connaissance de la langue est la première condition de l'intégration, dit-on...
Que va-t-on faire des Chtis, de l’imparfait du subjonctif et des Basques ? Ne sont-ils que de surannés épicènes ? Devons-nous couper court au franc-parler pour ne parler que franc ? Cette bourgeoise hyperbate indique-t-elle le niveau de langue nécessaire à l’intégration ? Si tel est le cas, lecteur : es-tu bien intégré toi-même ? Combien sont ceux qui se contentent de 300 mots pour vivre ! Nous sommes-nous battus pour l’Alsace la Moselle ou pour en expulser les habitants ? Ridicule.

L’intégration se fait aussi par les mariages mixtes, il faudra s’y faire : 75 % des français ont un grand parent étranger, et vous ? A la question « vous sentez-vous d’abord musulman ou français ? », une majorité répond « français » ; ce n’est pas le cas en Grande-Bretagne. L’intégration n’est pas si mauvaise en France. La cerise sur le gâteau, c’est la rapidité avec laquelle les immigrés adoptent les mœurs locales, y compris le nombre d’enfants.
Au fait, de combien de mots français disposaient les parents de Nicolas S., Rachida D., Patrick D., Fadela A., Azouz B. et Rama Y. (qui ça?)

Accueillir la misère du monde ?



Aucun pays ayant instauré des quotas ne parvient à les respecter. Au contraire, l’immigration illégale atteint des sommets en Espagne et aux Etats-Unis (12.000.000). Il n’y a rien de plus idéologique que de faire ce qui ne marche pas. Washington voulait 50 % d’immigrés économiques et n’a obtenu que 27 % Et à quel prix !
Si au moins il y avait des postes pour les emplois hautement qualifiés, mais non ; nous perdons déjà les nôtres. D’autant que plus personne n’entre en France sans pouvoir être pris en charge au titre du regroupement familial depuis 1974 ; ou est la concurrence avec les salariés ? Plus c’est gros, plus ça passe… Attendons avec impatience le quota de masseuses Thaï et de footballeurs brésiliens. Ça promet !

De plus, les immigrés qui travaillent paient des impôts. Quant à accueillir toute la misère du monde, il faudrait déjà que la France soit un pays très attractif (rapporté au nombre d’habitants, la France est 9e). Au vu du prix du voyage, ce n’est sûrement pas la misère du monde qui se déplace. Ajoutez à cela les transferts financiers légaux des travailleurs étrangers vers leur famille ; c’est 10% du PIB marocain, devant l’exportation de phosphates. Le beur et l’argent du beur…



Immigration = ghettos + chômeurs ?



Le Pen l’a dit, le ministre veut le faire : 1.000.000 d’immigrés c’est 1.000.000 de chômeurs. Travaillez plus longtemps pour les empêcher de venir ! Et ne soyez pas malades ; ce sont eux qui font tourner les hôpitaux publics… Le plus drôle, c’est que les pays de forte immigration ne sont pas des pays à fort taux de chômage. Allemagne, Etats-Unis, Royaume-Uni et Espagne ont pourtant des taux de croissance et d’immigration supérieurs à celui de la France.
Les faits sont têtus.

C’est vrai ; il y a des problèmes de logement social. Prenons Neuilly, au hasard ; une belle ville qui ne respecte pas la loi sur le logement. Au moins, à Neuilly, on n’a pas besoin de flash ball. On y fait pourtant des tests ADN pour retrouver les scooters.

Soyons sérieux ; depuis quand les locataires des HLM sont-ils responsables du regroupement ethnique organisé par l’administration ? Mieux : ce sont les offices des HLM qui demandent des revenus faibles mais constants, c’est-à-dire des foyers touchant les allocations familiales.


Si la politique du logement est un échec, c’est celui des politiques, pas celui des migrants, Gilles de Robien a fait financer 1/3 des logements non sociaux par l’Etat ; les 550.000 logements promis ne sont toujours pas construits, les maisons à 100.000 € de l’ANRU passent subitement à 120.000 €. Alors, où est passé le volontarisme sarkozien ?
De plus, Bouyghes (le parrain de Louis Sarkozy) se moque de savoir si l’on parle français dans ses logements et encore plus sur ses chantiers. Le principal rapport entre les immigrés et les HLM, c’est qu’ils les ont construits à la place des bidonvilles d’après guerre.



Assez de naissances, donc pas besoin d'immigrés ?



Pour une bonne nouvelle, c’est une bonne nouvelle. Du coup, on se demande pourquoi le gouvernement veut baisser le nombre d’enseignants et de médecins, et qu’il s’inquiète des retraités de plus en plus nombreux. Le ministère perdrait-il la mémoire ? Alzheimer, ça commence comment, déjà ? Résumons : il y a assez d’enfants pour payer les retraites, donc pas besoin de faire entrer des immigrés, ni d’augmenter la durée du travail. CQFD. Dormez, tout va bien. Pour rappel, 1,9 enfant par femme les meilleures années au lieu de 2,1 : il en manque donc 20 pour 1000 femmes.

Brice (ou Eric), sacré Bric-Eric (et brac…) ; comment contredire celui qui se débrouille tout seul ? Je sens le bien en toi. Le ministre de l’expulsion nationale admet lui-même que sa politique d’immigration des talents sera un échec. Quelle clairvoyance, quel panache !


l’U-E se déshonore déjà en se servant de pays tiers (Maroc, Libye) pour bloquer les migrants, quitte à tirer sur eux (à Ceuta) ou les faire abandonner en plein désert sans eau ni vivres (Sahara marocain, 2006). Nous ajoutons à cela une usine à gaz en sachant que ce sera un échec. Pas mal.


Tous des clandestins ?



La criminalisation de l’immigré se fait par la confusion des mots, elle endort le civisme en substituant un mot à l’autre (la loi ne différencie plus le clandestin du droit d’asile : c’est un comble), fait croire à l’opinion publique que toute irrégularité relève du délit ou du crime. L’Etat s’en prend aux faibles et plie devant les puissants. Tout citoyen qui viendrait en aide à ces gens seraient passibles de trois ans d’emprisonnement. Personne n’est plus connu des services administratifs que ceux qui sont en situation irrégulière ou attente d’asile, qui ne sont pas des clandestins. La pratique des quotas d’expulsion a des conséquences dramatiques (défenestrations, expulsions d’élèves méritants, immolation) qui ne sont justifiées que par une politique de communication de l’Etat, qui se sert de la misère humaine pour attiser la haine, trouver des boucs émissaires.


25.000 expulsés, mais où est le reste de la « culture de l’efficacité » de notre président ?

Faut-il compter sur les tests ADN, déclarés constitutionnels mais bricolés de telle sorte qu’ils ne servent à rien, pas même à limiter le regroupement familial des Sarkozy – Martin. Ficher des personnes au pays des droits de l’homme est le signe que nous y renonçons. De plus, les tests ADN peuvent revenir à la charge de l’Etat ; c’est une dépense supplémentaire que personne n’a besoin de voir retomber sur sa feuille d’impôts. Enfin, reconduire des Bulgares puis leur donner 153 € de prime de retour sert-il a quelque chose d’autre qu’atteindre des quotas aux frais du contribuable ? Quant à l’état civil en Afrique, il existe depuis que les français l’y ont apporté avec eux au siècle dernier.


Sans oublier l'article L622-1, utile pour empêcher la fuite des nazis après la guerre (voir l'ordonnace de 1945, je crois) . Eric nous dit que ça sert contre les passeurs. Si notre Eric national ne sait pas son code pénal, sachez qu'un autre article s'en occupe déjà, des passeurs. Parfaitement inutile, donc. seulement, voilà : c'est plus dur d'arrêter un passeur qu'un bénévole, alors vive l'efficacité du ministère qui s'en prend aux bénévoles ! Vive la culture du chiffre !


2 commentaires:

  1. Yihaa, de la lecture pour ce soir !

    Bienvenue à ce nouveau blog !

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  2. Bon c'est Antoine qui m'a dit de viendre... l'avant propos "pas de rap pas de cul" m'a fait peur... mais le billet était trés bon ! :)

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